Tels de véritables influenceurs, nous utilisons une image trompeuse de notre plus grosse galère pour vous aguicher. Nous sommes des horribles personnages.
En route.
Départ de Nice le 20 juillet aux alentours de 16h. Les 1000 degrés ressentis et la présence d’une quantité impressionnante de touristes en maillots de bains donnent une envie de fuir le plus rapidement possible à Zoé et de se battre pour trouver un hôtel à Flo. Discorde.
Zoé obtient gain de cause (120 balles pour une nuit, ils ont vu la vierge ou quoi ?) et nous nous lançons dans l’ascension de Nice à 17h, au programme 10 petits kilomètres.
Nous montons rapidement et à atterrissons à Gairaut où Flo a repéré une pizzeria où nous pouvons boire un coup. Blaireaux que nous sommes, nous n’avons pas retiré d’argent et la pizzeria ne prend pas la carte bleue, bien joué la team, comme quoi partir dans la précipitation, c’est vraiment une connerie.
Retournement de situation, le gentil monsieur nous offre un coup à boire, une pizza (cf image où Zoé n’a toujours pas compris comment regarder l’objectif ça promet pour le documentaire) et une mousse au chocolat.
La peau du ventre bien tendue, nous repartons avec la lumière du coucher de soleil.
Zoé ne peut s’empêcher de souligner que si on avait écouté Flo, on serait restés à Nice à dépenser une fortune pour avoir trop chaud alors que là on profite bien de la nature gna gna gna insupportable.
On dort sur un conteneur à la belle étoile, il y a la lune et les étoiles et on ne risque pas de se faire croquer nos pique-niques par des sangliers, on goûte au paradis. N’hésitez pas à nous écrire pour avoir les coordonnées GPS de cette boîte métallique, c’était fabuleux.
Cette quatrième étape promet d’être plus simple que les trois premières. Nous nous arrêtons pour boire le café après avoir parcouru 3km, il est déjà 9h mais il n’en reste que 22, ça va (non).
La journée est longue et vraiment très très chaude, nous suons l’intégralité de l’eau de nos corps et peinons à avancer. Zoé se fait de surcroît bizuter par les cousins de son père qui ne sont pas fans de son style, encore une belle journée.
Tant bien que mal, nous arrivons à Utelle, joli village perché où nous devons nous arrêter pour passer la nuit. Montagnards expérimentés que nous sommes, nous faisons un check météo qui nous indique un orage demain. En théorie, c’est un petit problème, mais nous avons un timing plutôt serré où nous devons rejoindre une copine six jours plus loin et il nous reste six jours pour y arriver. Pas le temps de s’arrêter demain s’il y a orage donc.
Heureusement que nous sommes un binôme plein de bonnes idées et très dégourdi. La décision est rapidement prise : nous marcherons donc de nuit, en plus la lune est magnifique et en vrai il fait beaucoup plus frais. Très motivés pour les 12km restants, nous décollons d’Utelle, au programme on dîne au coucher de soleil.
Hop on se régale en plus il restait du saucisson, c’était vraiment une bonne idée de continuer à marcher. Très fiers, nous repartons avec nos petites frontales et les couleurs du soleil couchant. La lune est énorme, nous marchons sur des crêtes extraordinaires pendant deux kilomètres.
Nous nous enfonçons dans la forêt, le plaisir se transforme en calvaire, nous entendons sangliers et toutes sortes de monstres nous entourant, la lune est cachée par les arbres et nos frontales éclairent à deux mètres devant nous. Nous avons soif mais avons bu notre eau pendant que nous mangions le saucisson salé, nous nous transformons en pruneaux. Les yeux de Flo se ferment de fatigue, ceux de Zoé sont aussi ronds que des billes tellement elle est stressée à l’idée de faire embrocher par un sanglier, plus que 9km.
Nous arrivons à 2h du matin, complètement explosés, et sommes sauvés par une source qui déborde d’eau. Nous buvons à en avoir mal au ventre et cherchons un endroit où poser la tente. Il n’y en a pas, mais un gros bloc de béton où nous pouvons dormir à la belle étoile nous fait de l’oeil.
Nous nous endormons en deux temps trois mouvements, réveil à sept heures demain matin, il faut quand même avancer un peu avant l’orage. Comme nous n’avions pas suffisamment donné de nos personnes cette nuit, il se met à pleuvoir aux alentours de quatre heures. Nous nous persuadons que ça va s’arrêter tout seul et nous endormons l’esprit tranquille. Une demi-heure plus tard, notre flemme n’a pas payé, il pleut toujours et nous voyons nos duvets en plume s’imbiber.
Nous rabattons une couverture de survie sur ces derniers en espérant que la pluie ne s’intensifie pas, il faudrait alors tout ranger. Comme pendant le reste de l’aventure, la chance nous sourit et nous dormons paisiblement jusqu’au matin.
Nous sommes donc en piteux état le lendemain, nos cernes sont aussi grandes que nos joues, nous ingurgitons de la caféine jusqu’à ce qu’elle nous provoque des palpitations, nos genoux ont gonflé, réduisant leur mobilité à 90° pour Zoé et environ 50° pour Flo, heureusement qu’il ne faut pas beaucoup plier les jambes quand on marche.
Petite journée au programme aujourd’hui, seulement 20km en fait c’est quand même vraiment beaucoup à l’aide, pas d’orage nous mangeons goulûment notre seum et décidons de prendre un hôtel, on a prit trop cher la nuit dernière. Comme quoi, avancer beaucoup, c’est bien pour le kilométrage, mais pas tant pour le budget.
Nous sommes en miettes dès le troisième jour, est-ce vraiment de bon augure, rien n’est moins sûr.
Nous décidons de nous calmer, ça va cinq minutes de faire n’importe quoi, maintenant on ne fait pas plus de 25km par jour (et à part une ou deux entorses, nous avons tenu cet engagement, aussi étonnant que cela puisse paraître). Nous choisissons aussi de rester sur le GR5 alors que notre itinéraire de base devait être la Trans’Alpes (plus difficile mais plus belle). Comme ça, nous passerons uniquement par des sentiers roulants, et nous n’avons qu’à suivre les balises, la CO s’est fini.
Les puristes pourraient nous reprocher de ne pas partir de Menton et de ne pas arriver à Saint-Gingolph (ou même Thonon, à la limite c’est border mais ça passe). Tant pis pour eux, nous sommes prêts à encaisser la critique.
Un petit bond temporel plus tard et nous sommes le huitième jour, jour fameux où nous devons retrouver Hortense (regardez comme elle belle). Nous sommes heureux, nous faisons du stop pour descendre dans la vallée la chercher. Zoé achète un nouveau pantalon, son ancien legging ressemblait à une serpillère. Nous sommes à Jausiers, nous devons prendre une navette à 9h le lendemain matin pour remonter la vallée avec Hortense.
Nous rencontrons Maxime, qui tient La P’tite Loupiote, the place to be à Jausiers. Nous faisons la fête avec lui et tombons tous les trois un peu amoureux de lui, nous nous endormons bien trop tard et ratons la navette. Classique.
Nous retournons donc voir Maxime cette grande pépite, buvons le café et mangeons la poutine (selon des Canadiens, c’est la meilleure qu’ils aient jamais mangée). Aux alentours de 14h, nous prenons conscience du danger. Si nous restons plus longtemps à Jausiers, on va vouloir faire la fête avec Maxime encore, c’était vraiment trop chouette hier. Nous évitons cette embuscade certaine et décidons de remonter en faisant du stop. A trois, c’est pas gagné, mais nous sommes sympathiques, il ne devrait pas y avoir de galère.
Maxime nous rattrape pour prendre notre contact et nous rêvons de notre prochaine rencontre avec lui.
Le stop fonctionne bien, nous sommes sur le bord de la départementale, aucune voiture ne s’arrête, il est maintenant 16h et nous n’avons pas quitté Jausiers. Nouvelle stratégie, Zoé et Hortense se débarrassent de Flo, ça y est ça mord à l’hameçon et nous arrivons à destination dans deux voitures différentes.
Nous partons le lendemain matin tôt à la fraîche, la montée passe vite et bien, la descente est interminable. A mi-chemin, nous rencontrons un jeune homme qui remet en question notre démarche. « Je rêve où tu portes du coton ?? » « Tu randonnes en tatanes ?? » « Mais pourquoi faire le GR5 si vous avez le niveau pour faire la HRP ?? » « Ton sac a l’air beaucoup trop gros » « Vous êtes vraiment des randonneurs euh atypiques ». Le coeur réchauffé par cette sympathique rencontre dépourvue de jugement, nous nous remettons en marche.
Nous avons chaud et soif toute l’après midi, mais la vallée est magnifique. Nous arrivons tard mais en vrai ça va, nous plantons la tente à côté de la rivière, demain sera une journée de pause. On veut profiter d’être avec Hortense, ça faisait bien trop longtemps et elle est bien trop géniale.
Nous partons vers 17h, montons un peu mais très raide, vers un col qui nous offrira coucher et lever de soleil.
C’est trop trop beau, il y a du vent au col, on a vue sur le lac, le ciel est orange, les nuages sont violets, on pourrait en pleurer, mais on préfère ricaner avec Hortense, la vie est géniale.
C’est notre avant-dernier soir avec Hortense, mais après, Robin nous rejoint pour faire un bout avec nous.
Certains voient le lever de soleil, d’autres ne parviennent pas à se réveiller, c’est pas grave, le coucher c’est toujours mieux que le lever de toute façon. La journée est une longue descente pénible où nous croisons tellement de monde qu’il est impossible de s’arrêter quelque part pour faire pipi. La vessie au bord de l’explosion, nous arrivons à la buvette d’en bas.
Robin nous rejoint le soir à Ceillac, nous voulons jouer au tarot, mais nous avons trop de choses à nous raconter, ce sera pour une prochaine fois. Hortense nous quitte le lendemain matin, heureusement que nous ne sommes pas très bien réveillés, nous aurions été bien tristes si nos cerveaux avaient saisi ce qu’il se passait.
Robin avance très vite, nous moins, nous mettrons notre ego de côté pour cette fois. Les jours que nous passons avec Robin sont remplis de fous rires et de marche.
Pour son dernier soir avec nous, nous décidons de gravir le Mont Thabor pour y voir le coucher et le lever de soleil. Il y a beaucoup de vent et Flo n’est (vraiment) pas très motivé. Robin nous traîne en se demandant comment il en est arrivé là. Arrivés au sommet, Zoé décide qu’elle ne veut finalement pas dormir en haut, il est 20h, est-ce qu’elle n’aurait pas pu en parler plus tôt.
Personne n’écoute cette grande chochotte, heureusement parce que les couleurs sont folles, en plus il fait même pas si froid.
On se régale.
Certains ratent encore le lever de soleil.
Au programme, une monstre descente jusqu’à Valfréjus, suffisamment tôt pour que Robin ait son train et pour que Flo et Zoé réussissent à voir le match de volley. Les priorités ne sont pas les mêmes, mais tout le monde atteint son objectif. A Valfréjus, Zoé et Flo prévoient une courte pause d’une journée, la première vraie depuis le début du GR5.
La pause d’une journée se transformera en pause d’une semaine, repartir d’un endroit où on a un lit et la possibilité de manger autre chose que de la semoule, c’est très dur.
Nous réussissons à nous extraire de cette pause en nous disant que la prochaine n’est pas très loin car les grands-parents de Zoé ont un appartement à la montagne à quatre jours de marche de là.
Nous repartons en passant par Modane, au charme de laquelle nous restons hermétiques, et montons 900m de dénivelé sur 4km (c’est sensiblement l’inclinaison d’un mur, en n’exagérant rien). C’est difficile mais nous nous en sortons comme des chefs. Bienvenue en Vanoise, à nous les jolis glaciers.
Flo a fait des photos bien plus esthétiques que celle-ci mais elle n’ont pas été traitées pour l’instant, nous vous invitons à utiliser votre imagination si vous souhaitez avoir un aperçu de l’ampleur et de la beauté des paysages que nous avons vus.
Nous avons une matinée de beau temps pendant laquelle nous marchons beaucoup trop longtemps alors que nous n’avons pas assez mangé. Nous nous effondrons sur une table de pique-nique aux alentours de 15h. Plein soleil avec une petite brise, nous sommes bien.
Nous avons le temps de déguster notre casse-croûte juste avant que l’orage éclate, nous mourrons de chaud dans nos habits imperméables et nous dirigeons vers une petite terrasse avec des parasols sous lesquels nous nous réfugions. L’orage ne se calme absolument pas et nous sympathisons avec les gérants du bar restaurant, qui nous conseillent de planter la tente juste à côté.
Nous espérons très fort qu’il fera plus beau demain, et surtout que la petite rivière à côté de laquelle nous avons planté la tente ne nous inondera pas. Nous dormons comme des bébés et nous levons tôt puisqu’un orage est annoncé à 13h. Le ciel se couvrira vers 9h, en partant à 7h, nous sommes larges.
Nous marchons une heure et prenons l’orage. Eclairs, tonnerre, nous nous réfugions dans un petit lit de rivière enfoncé et attendons sagement de nous faire tremper jusqu’à l’os. Nous repartons après un gros éclair et nous dirigeons vers le col. Flo est en hypo presque mais nous y arrivons tout de même. Nous redescendons gaiement vers les Arcs.
De nouveau, la pause dure plus longtemps que prévu, comme d’hab, on pourrait dire. Nous réussissons tout de même à dégoter un interview sur l’adaptation en montagne à Chamonix, en cinq jours de pause, c’est impressionnant ce que nous sommes capables de faire.
Nous nous dormons dessus, Zoé devient totalement addicte à la série The Rookie, Flo gagne au Scrabble, bref nous ne voulons plus quitter ce petit paradis d’inactivité et de réflexion mentale limitée.
Nous partons enfin, nous n’oublions pas d’éteindre l’eau et l’élec, d’ouvrir la porte du frigo et nous nous mettons en route.
Nous passons par la Pierra Menta (que Flo a grimpée), gravissons un col où Flo demande à des gens bruyants de se taire et redescendons face au Mont-Blanc que nous ne voyons pas à cause des nuages. Deuxième montée de la journée qui nous fait passer sur le Tour du Mont-Blanc, nous angoissons devant la quantité de personnes croisées, et encore plus devant le nombre de tentes plantées à côté du refuge. Nous nous éloignons un peu, passons la tête au-delà de la crête rocailleuse, nous sommes au dessus de la mer de nuages.
Direction Chamonix, 30km au programme, le chemin très très emprunté du TMB nous permet de galoper.
Nous rencontrons Hervé Villard, élu à la communauté de communes de Chamonix et qui nous parle d’adaptation en milieu montagnard. Nous sommes fans de Hervé, qui est hyper gentil, compréhensif et compréhensible, et qui reste avec nous bien plus longtemps que ce qu’il aurait initialement prévu (on l’empêche d’aller au marché, la culpabilité nous ronge).
Hervé nous explique qu’historiquement, le tourisme estival de la vallée de Chamonix était encore plus développé que le tourisme hivernal. Contrairement à de nombreuses stations de montagne construites autour du ski, Chamonix n’a pas aujourd’hui un besoin aussi prononcé de diversifier ses activités de tourisme. Justement, le problème est plutôt inverse, avec un gros travail autour de la problématique de sur-fréquentation touristique. La communauté de communes a mis en place des initiatives comme la réglementation du bivouac ainsi que la création d’un comité d’experts en biologie et sociologie pour constater les impacts les plus importants, et pour prévoir les comportements et modes des personnes venant à Chamonix.
Un autre enjeu lié au changement climatique qui affecte la vallée de Chamonix est la hausse en nombre et de l’intensité des phénomènes de crues. Comme vous le voyez sur l’image, l’Arve qui traverse Chamonix est très rectiligne.
Ceux qui ont lu notre article précédent sauront que les méandres d’une rivière permettent d’absorber une partie du surplus d’eau et d’en ralentir le débit lors de crues. Aujourd’hui, le lit de l’Arve est contraint par les habitations et il est plus compliqué de le restaurer. Des digues ont été mises en place pour protéger les habitants.
Cependant, tous les villages du bassin versant entier travaillent ensemble pour s’assurer de prendre des décisions cohérentes pour toutes les personnes pouvant être impactées. Des guides et scientifiques sur le terrain étudient également les risques d’inondations liés à la fonte des glaciers. Ils peuvent détecter la formation de lacs glaciaires menaçants d’inonder les villages alentours, par exemple.
Hervé nous a aussi parlé des risques gravitaires (avalanches, éboulements) qui augmentent avec la fonte du permafrost (aussi appelé pergélisol), glace qui maintient les formations rocheuses montagnardes ensemble. Pour prévenir ces risques, l’objectif est de maintenir ou créer une forêt résiliente autour des vallées à risque. Les racines des arbres pourront fixer les sols et donc limiter les risques. La communauté de communes travaille à créer une forêt avec des arbres de diverses espèces et différents âges qui perdureront.
Enfin, nous discutons des impacts positifs de la fonte glaciaire et de comment redonner espoir dans un contexte où les constats de fonte sont plutôt déprimants (cf toutes les photos de personnes qui vont voir la Mer de Glace à 15 ans d’intervalle et qui nous foutent le seum). Hervé nous présente l’initiative de Jean-Baptiste Bosson, qui travaille à la protection des écosystèmes post-glaciaires, à savoir tous les écosystèmes qui vont naître de la fonte des glaciers. Le surplus d’eau et les conditions environnementales spécifiques permettent à des nouvelles espèces de se développer dans un contexte où elles n’auraient jamais été avant.
On nous présente un aspect positif du changement climatique, ce qui nous fait beaucoup de bien, et on adore cet exemple.
On quitte Hervé avec le sourire.
Départ le lendemain matin, la motivation est à son maximum pour les trois derniers jours des Alpes. Nous commençons par une montée de 1500m de dénivelé, où Flo ne peut s’empêcher de penser au téléphérique que nous aurions pu prendre.
Les nuages montent avec nous et nous bouchent la vue tout le long, le chemin n’est pas incroyable et nous avons la flemme. Nous nous engueulons et arrivons en haut du Brévent. On y entraperçoit les glaciers au dessus de Chamonix, Zoé juge que la montée valait le coup, Flo que les téléphérique seraient mieux.
On redescend dans la brumasse, tout est humide mais on voit plein d’animaux.
Le lendemain, rien de mémorable, on monte, on descend, on arrive à 18h au camping qui ferme à 18h, Flo mange deux burgers, demain on se lève maxi tôt pour faire la journée finale des Alpes, 43km de départementale.
5h30, les yeux à peine ouverts, on décolle dans la brume humide.
La départementale est plus passante et dangereuse que prévue, on s’arrête dans une boulangerie pour boire le café et se restaurer au bout de 3km, plus que 40.
On ne s’amuse pas, on décide de se rajouter des kilomètres pour sortir de la départementale, comme dirait notre ami Lucas, mieux vaut s’abîmer les jambes sur des kilomètres que la carcasse sur une voiture. Au programme désormais, c’est 47km total, il n’en reste donc plus que 44, c’est comme si on avait même pas avancé.
26km plus tard, nous dévalisons le intermarché du coin. Il ne nous reste que 21km, c’est presque comme si nous étions arrivés.
Bien requinqués après notre repas conséquent, nos jambes sont aussi fraîches que quand on est partis, ça va. Petite montée de 100m, le mental lâche en fait nos jambes ne marchent plus, nos chevilles ne sont plus mobiles, nos genoux sont incapables de se plier, notre souffle est court, c’est le chaos.
Nous nous motivons en repérant une petite buvette à 10km de là, nous avons chaud et nous n’avançons plus du tout.
Arrivés (enfin) à la buvette, nous chillons en buvant du jus, il est 17h et il ne reste que 11km, avec une nouvelle buvette à 6km, la pause y sera obligatoire, si on réussit. Zoé convint Flo de prendre un hôtel et de faire les 11km demain, le binôme se laisse rêver puis repart.
Nous nous traînons jusqu’à Jussy, nous sommes pitoyables et nous boîtons dessus, tant pis pour l’arrivée glorieuse, nous nous contenterons d’être arrivés, c’est déjà bien.
Nous n’allons pas jusqu’au lac Léman, quitte à ne pas être des puristes, autant ne pas se faire de mal, on verra plus tard.